Mots-clés : prostitution, proxénetisme, Marthe Richard, Maisons closes, esthéticienne, péripatéticienne
Mais pourquoi ai-je donc choisi un tel sujet pour inaugurer les différents thèmes et domaines d'exploration que je compte mettre en avant pour ma campagne ? Parce que les prostituées sont certainement les personnes les plus déconsidérées et les plus méprisées par la société. Pour la conscience ou morale collective, le plus vieux métier du monde reste l'activité la plus dégradante et la plus inavouable. Je considère qu'un candidat doit commencer par s'intéresser aux plus déclassés, à ceux ou celles qui ne peuvent exercer de pressions sur l'opinion, à celles et ceux dont l'image est rejetée par la société. Si un candidat aux plus hautes responsabilités de l'Etat peut se pencher avec indulgence, mansuétude et humilité sur une catégorie de population délaissée, aussi peu représentée soit-elle, alors, il devrait, logiquement, disposer du niveau d'écoute et de compréhension nécessaires pour être légitimement mandaté par l'ensemble des français quels que soient leur "classement" dans l'échelle de valeur sociale.
D'autant que, paradoxalement, la prostitution est une profession reconnue par l'Etat. Pour le Trésor Public, l'activité des prostituées est considérée comme une profession libérale et leurs revenus classés dans la catégorie des bénéfices non commerciaux. Les prostituées sont donc des contribuables comme vous et moi. Si l'on pousse plus loin ce raisonnement, cette imposition conduit l'Etat à "tirer profit de la prostitution d'autrui" et à encourir ainsi, aux termes de l'article 225-5 du Code pénal, le qualificatif de proxénète.
Je vous invite donc à réfléchir avec moi à une proposition qui pourrait mettre fin à cette hypocrisie d'Etat. Une première proposition, à joindre à votre livre vert, qui formulerait des solutions nouvelles pour garantir un exercice plus décent, plus humain et plus juste du métier de prostituée. Mes premières pistes de réflexion et postulats dans ce domaine sont les suivants :
L'Etat doit assumer jusqu'au bout sa responsabilité et ne peut faire dans la demi-mesure puisqu'il accepte les ressources fiscales que l'activité de prostituée peut générer. Par conséquent, il doit, sans se voiler la face, rechercher le statut légal le plus adéquat ainsi que les conditions d'exercice les plus adaptées pour la profession de prostituée. Il ne s'agit pas de relancer le débat éculé régulièrement revisité à chaque date anniversaire de la loi soixantenaire de Marthe Richard : doit-on ou non réouvrir les Maisons closes ? Ce genre de débat ne fait qu'occulter ou galvauder le fond du problème qui reste la recherche de la définition d'un statut qui ne soit pas "hors la loi" et soumis à répression ou à manipulation.
Soyons plus ambitieux et imaginons que la prostitution soit assimilée à une activité de prestation de service et que les prostituées aient la possibilité de créer leur propre entreprise dans ce domaine : des entreprises de service à domicile ou de commerce de proximité. Des sociétés qui permettraient de se rendre librement chez la péripatéticienne après une séance chez l'esthéticienne.... Il faudrait bien sûr que ces entreprises soient davantage "encadrées" afin d'éviter les risques d'infiltration de réseaux proxénètes. La comptabilité de ces entreprises pourraient être, par exemple, obligatoirement administrée par des centres de gestion agréés. Les flux financiers seraient, dans ces conditions, parfaitement retracés, mieux encore que toutes autres entreprises de commerce de proximité. Soumises à l'inspection du travail et à un contrôle sanitaire régulier, les prostituées pourraient ainsi exercer leur profession dignement, sans coercition et en toute tranquillité. A quand donc ces nouvelles SARL ou SASP (Société A Statut Particulier)...à quand ces nouvelles SSII ou SSP (Sociétés de Service de Prostitution)...
L'Etat, et la société dans son ensemble, qu'il a vocation à administrer et servir, sortiront grandis de cette reconnaissance officielle. Fini l'hypocrisie et en contre-partie, la prostitution de rue, sauvage, hors cadre légal de ces entreprises, pourrait être, alors, légitimement cette fois-ci, interdite. Prostituées et clients hors cadres pourraient être légitimement poursuivis. Légitimement, car prostituées et clients disposeraient d'une alternative légale, ce qui n'est en aucune manière le cas aujourd'hui...
Merci, cher ami de votre contribution.
Je partage avec vous l'idée d'un Etat qui se voile la face sur bien des sujets en fonction de leur "note" et de leur évaluation en terme de sondages dans notre petite "démocratie d'opinion".
Vous vous posez la question de la légalisation des drogues douces. C'est fort légitime. En Hollande, par exemple, cette légalisation ne s'est pas traduite par une envolée durable de la consommation.
Pourquoi ? Parce qu'une pédagogie adaptée a accompagné cette légalisation. Dès leur plus jeune âge, les petits hollandais sont davantage initiés aux risques d'une consommation intensive de drogue douce. On en parle beaucoup dans les familles, avec simplicité et sans discours moralisateur. Alors qu'en France, on préfère majoritairement rejeter le problème en bloc.
Les drogues douces peuvent avoir des effets ravageurs quand leur consommation devient intensive. Même si les effets ne sont pas les mêmes, la consommation abusive d'alcool et de cigarettes, également.
Alors effectivement, on peut légitimement se poser la question de leur légalisation. Mais cette légalisation ne peut se faire sans une éducation adaptée. On entend trop souvent, par exemple, que le canabis n'engendre aucune dépendance. C'est faux et c'est scientifiquement impossible.
Je suis partisan de la responsabilisation. Si les mentalités changent et que l'on dispose des pré-requis pédagogiques qui conviennent, alors oui je me positionnerais en faveur de la légalisation des drogues douces. Pour l'instant, je ne pense pas que cela soit possible.
Bonjour ma chère Florence et merci de votre contribution.
Je prends toujours un plaisir immense à lire les contributions animées par un esprit d'indulgence et de tolérance.
Il y a juste un point sur lequel je ne partage pas votre avis. Si je vous ai bien compris, vous semblez douter de l'intérêt de "régulariser" le statut des prostituées et de faire évoluer la législation dans le domaine de la prostitution.
Je pense que l'on accordera plus de chances à l'avenir de personnes comme Pascale si on leur propose un premier "sas" d'insertion sociale.
Quand on exerce une profession qui n'est plus enfermée dans l'illégalité, on vit les choses un peu différemment et la "pression" n'est plus la même. On a davantage la possibilité de se reconvertir ou, pour le moins, on imagine plus facilement que cette éventualité est envisageable.
Je ne pense pas non plus que la régularisation et "l'encadrement" de la prostitution aura pour effet d'attirer davantage de candidats à ce métier. L'image de cette activité restera toujours connotée négativement. Même si, en ce qui me concerne, je ne considère pas ce métier plus dévalorisant ou inutile qu'un autre tant que la personne éprouve de la satisfaction à l'exercer (Comme en témoignent certaines prostituées).
Si l'Etat, porté par quelques personnalités politiques, pouvait déjà accomplir, au moins, le premier pas, de la "légalisation" de la prostitution et leur offrir des conditions d'exercice dans un environnement adapté et sécurisé, ce serait déjà une belle victoire.
Pour le reste, il y a les histoires, les itinéraires individuels ou les accidents de la vie. A cela, l'Etat ne peut pas grand chose, à moins d'entraver certaines libertés individuelles.
Mais il peut, en revanche, proposer des alternatives. La possibilité, pour tout individu, de changer plus facilement de route quand il le souhaite.
Légiférer ne suffira donc sans doute pas. Il faudrait aussi proposer un accompagnement, des formules de reconversion et développer des passerelles d'orientations ou de ré-orientations professionnelles. Afin que les personnes engagées dans la prostitution aient davantage de visibilité sur les possibilités qui s'offrent à elles si, à tout moment, elles estiment ne plus pouvoir assumer leur métier de "praticiens du sexe".
A très bientôt j'espère,
Bonsoir ,
"La comptabilité de ces entreprises pourraient être, par exemple,
obligatoirement administrée par des centres de gestion agréés." Le verbe
s'accorde avec le sujet, non ! Alors quel est le sujet du verbe pouvoir ? La comptabilité ?
Hormis ce point de Français, ce sujet brûlant ne peut être traité, ni sur le plan politique et
ni sur celui de l'économie. Vos propos ignorent le fait qu'il existe une morale
judéo-chrétienne dans notre société sur laquelle repose l’ensemble de nos lois. Ces lois qui régissent les relations entre les hommes, femmes, l'administration et les entreprises.
Pourquoi la prostitution n'est que tolérée dans notre société ? A votre avis qui
en est la cause ?
Candidat, allez jusqu'au bout de vos idées ! Imagineriez-vous l'existence
de sociétés multinationales dont l'activité consistera à vendre des services de
prostitution aux Européens. Ne croyez-vous pas, que si ce genre d'activité se
trouve légalisée, qu'il ait beaucoup de chance pour que l'on y trouve des
femmes exploitées à outrance au nom de la rentabilité ? Dans le contexte actuel
du droit travail pouvez-vous imaginer ce que ces femmes endureraient ?
Candidat, ayez le pied sur
terre et fait avec ce qui existe dans notre société. Vous ne pouvez pas changer,
ce qui provient de l’accumulation de plus d’un siècle de notre culture, avec cette
simple proposition, qui plus est, présidentielle. L'objet de ce sujet ne relève-t-il pas plutôt une absence de réel travail ou de formation pour les femmes dans notre société ?
Est-ce l’absence d’une
femme à vos côtés qui vous fait délirer ? A moins que vous ne soyez amorale,
démagogue et phallocrate de surcroît.
En conclusion un bon
conseil : Avant d’écrire quoique se soit, demandez toujours à votre amie ou compagne
ce qu’elle pense de vos propositions. N’est-ce pas, déjà dans la démarche,
faire preuve d’égalité et de respect en vers la gynécée ?
A bon entendeur, salut !
Le mot "pécunier" n'existe pas.
Même si la proposition et l'étude stratégico-financière ne manque pas d'intérêt, il ne faut pas accepter de l'entâcher de fôtes d'orthographes.