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Spécial Municipales 2008 : Strasbourg

Fabienne Keller est en difficulté. 33,93% contre 43,90%, le second tour sera difficile pour la maire de Strasbourg face à l'ancien premier magistrat PS de la commune (Lorsque Catherine Trautmann était ministre), Roland Ries. Choisir entre celui qui se rêvait footballeur professionnel ou celle qui aurait voulu être médecin, difficile de départager les deux sénateurs du Bas-Rhin qui témoignent, tous les deux, d'une réelle humilité dans leur engagement politique...un engagement politique qui trouve une singulière expression d'humanité et d'authenticité dans les larmes de Fabienne Keller recueillies sur France Info. L'homo-politicus est aussi un homme ou une femme comme les autres...

Interview de Fabienne Keller, candidate UMP

Quelle est votre profession ?
« Ancienne élève de l’école polytechnique, je suis ingénieur de formation.J’ai travaillé dans différents ministères . Puis j’ai accompli ma carrière dans le secteur bancaire »

Quelle autre profession auriez-vous aimé exercer ?
« J’aurais souhaité être médecin. En effet, soigner et guerir ceux qui souffrent est sans aucun doute le plus beau métier »

En quoi roulez-vous ?
« Dans le cadre de mes fonctions de Maire, je bénéficie d’un véhicule avec chauffeur (le même depuis 2001). Cependant, j’utilise le tram autant que possible ce qui me permet d’avoir des contacts avec les strasbourgeois »

Quelle est votre principale qualité ?
« L’humilité. Je crois en effet, que l’action publique requiert beaucoup d’humilité. Il importe de respecter chaque personne dans ses convictions
Beaucoup de contraintes, d’éléments extérieurs sont également de nature à entraver notre action au quotidien, cela suppose également de faire preuve d’une grande humilité. »

Quel est votre principal défaut ?
« L’exigence. Je fais preuve d’une très grande exigence vis-à-vis de moi-même. J’attends donc des autres beaucoup, cela rend parfois les choses un peu difficiles pour mon entourage personnel et professionnel. »

Aimez-vous la politique ?
«  Je me suis engagée en politique pour faire évoluer les choses de manière concrète. J’ai débuté mon parcours avec un mandat de conseillère générale, j’étais la première et la seule femme de l’assemblée départementale. Puis j’ai été élue au Conseil régional.
Dans ces fonctions, je me suis occupée des universités. L’université contribue au rayonnement de Strasbourg. Je me suis battue pour améliorer l’accueil des étudiants et des chercheurs. »

Aimez-vous le pouvoir ?
« Non. Ce que j’aime en revanche c’est pouvoir agir pour ma ville. Faire changer les choses. Le mandat de Maire a ceci de particulier qu’il appelle à mettre en œuvre des décisions dans des domaines très variés. Certaines concernent le rayonnement de la ville et sa capacité à être attractive pour les universitaires, les entreprises.
D’autres sont tournées entièrement vers les plus fragiles. Les grandes villes concentrent aujourd’hui de nombreuses personnes en difficulté et des quartiers fragiles qui requièrent une attention de tous les instants.
Enfin, être Maire de Strasbourg c’est assurer le rayonnement européen de notre ville en étant à l’écoute des institutions européennes.»

Pourriez-vous citer une preuve manifeste qui atteste que vous restez fidèle à vos convictions ?
« Je me suis engagée pour faire avancer Strasbourg pour améliorer le quotidien des strasbourgeois. Aussi, ai-je été amené pour demeurer fidèle à cet engagement à refuser la proposition qui m’avait été faite de rejoindre le gouvernement de François Fillon. Cela m’aurait trop éloigné de Strasbourg. »

Qualifiez en un mot ou en une expression votre commune aujourd’hui ?
« Européenne. Strasbourg a la chance formidable d’accueillir des institutions européennes. Notre ville est le siège du Conseil de l’Europe. Cette organisation assure un rôle de promotion des droits de l’homme et des valeurs démocratiques sur le continent européen. Elle assure également par l’entremise de la Cour européenne des Droits de l’Homme le respect des valeurs fondamentales inscrites dans la Convention européenne des Droits de l’Homme.
Strasbourg est aussi la ville, Siège du Parlement européen qui assure le représentation des citoyens de l’Union européenne.
Si notre ville  accueille ces institutions et encore bien d’autres organismes européens, c’est le résultat de son histoire tourmentée»

Qualifiez en un mot ou en une expression votre commune dans 6 ans ?

« « Facile à vivre » notre projet vise à faciliter la vie de strasbourgeois dans leur différentes aspirations. Se déplacer plus facilement avec les extensions du tram et la mise en service des nouvelles liaisons TGV. Se loger plus facilement grâce au doublement du prêt taux zéro et à la construction de 1300 logements sociaux. Changer la vie dans les quartiers avec la poursuite des opérations de renouvellement urbain… et je pourrais ainsi multiplier les exemples. »

Pouvez-vous citer les trois raisons principales qui vous poussent à devenir maire de... ?
« La volontés de poursuivre les chantiers engagés. En particulier, le travail entrepris dans les quartiers les plus fragiles de Strasbourg. - Etablir des passerelles entre les différents univers qui se côtoient dans une ville sans toujours se rencontrer. A titre d’exemple, je pourrai raconter ce moment fort ou j’ai pu se faire rencontrer une juge de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et des femmes engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Ces personnes qui partagent les mêmes convictions ont pu ainsi se nourrir de leurs expériences respectives.
- J’ai eu l’immense chance de bénéficier de beaucoup d’amour et d’une éducation riche qui m’a permis de réussir. Je dois offrir à ceux qui n’ont pas eu la même chance que moi la possibilité de décider pleinement ce qu’ils souhaitent faire de leur vie et pas simplement subir.»

Quelle est, selon vous, la mesure la plus importante de votre programme ?
«  Je dois avouer que notre projet présente une vision cohérente pour l’avenir de Strasbourg, toutes ses mesures sont importantes.
Mais, peut être pourrais je mettre en avant, notre volonté de mettre en place une Maison pour l’Europe. Il s’agira d’un lieu qui permettra  de comprendre le sens de la construction européenne et à mieux connaître les réalisations concrètes des différentes institutions européennes. »

Quel est le montant du budget de votre compte de campagne ?
«  Il n’est pas à ce jour complètement arrêté. Mais est très largement inférieur au plafond autorisé qui est d’environ 300 000 Euros.  »

Quelle est l'initiative la plus originale, la plus inédite de votre programme ?
« Nous proposons la mise en place de bateaux bus, un système de transport en commun sur l’eau baptisé ILEO. Il sera composé de bâteaux fonctionnant avec une energie propre et susceptibles de tirer profit de l’important réseau de canaux présents à Strasbourg. Ce moyen de transport sera accessible avec un ticket de bus-tram. »

Pourriez-vous citer la mesure de votre programme favorisant le plus le développement durable ?
 « Nous pensons qu’une politique sérieuse de développement durable doit être une politique transversale qui doit toucher à l’ensemble des domaines de l’action municipale (transport, construction, commande publique…
Nous souhaitons également, permettre aux particuliers de prendre leur part dans cet enjeu majeur. C’est pour cette raison que nous proposons une mesure très concrète qui permettra à ceux qui souhaitent isoler leur logement de bénéficier d’une aide financière directe (environ 5.000 Euros pour un appartement de 80m2 pour une famille)
De plus, nous nous engageons à tripler le montant du prêt à taux zéro proposer par l’Etat dès lors qu’une famille souhaitera faire l’acquisition d’un logement basse énergie (consommation de 50 kw/h par m2) ce qui représentera 60.000 Euros de prêt sans intérêt pour une famille.»

Pourriez-vous citer la mesure la plus démocratique de votre programme ?
« Ce qui concerne la proximité. Nous avons souhaité que l’action publique se développe à l’échelle des quartiers de notre ville. Nous avons mis en place des adjoints qui sont physiquement installés dans chacun des quartiers de la ville. Ces adjoints ont plus de compétences que les maires d’arrondissement à Paris. Ils organisent chaque semaine des permanences dans leurs locaux et travaillent au quotidien avec les associations, les conseils de quartiers.
Nous souhaitons poursuivre et amplifier cette politique. De proximité. »

Quel est votre penseur politique préféré ?
 « Le dalaï Lama ; Oui cela peut vous paraître étrange au sens où ce n’est pas un penseur politique au sens classique.
Mais, j’ai fait ce choix car j’ai eu la chance de le rencontrer et je demeure impressionnée par la sérénité et, si je puis utiliser cette expression, par la « force tranquille » qui se dégage de cet homme. Je suis également admirative de la voie pacifique qu’il a choisie pour mener son combat et faire gagner ses convictions. Sans renoncer, sans reculer il utilise uniquement des moyens pacifiques.
C’est pour moi un exemple d’engagement politique et moral. »

Quel est votre homme politique préféré ?
« J’ai une grande admiration pour Simone Veil. Son parcours de vie exemplaire. Elle a su transcender les épreuves indicibles qu’elle a traversées pendant la guerre ;
Mme Veil a aussi montré la voie pour les femmes dans son engagement politique et c’est également, avec courage et détermination qu’elle a défendu des mesures courageuses à un moment où elle ne faisit pas consensus dans notre projet. »

A part la votre, quelle est votre commune française préférée ?
« Bonneval sur Arc. Ce village de Savoie est pour moi un lieu en pleine nature où j’aime me ressourcer. J’aime également skier, c’est mon sport favori et lorsque j’ai un peu de temps je file passer quelques jours à Bonneval sur Arc. »

Quel maire serez vous ?
« Je suis et je resterai une femme d’action. Notre ville a besoin de continuer à bouger, a rayonner. Avec mon équipe, nous lui avons donné un élan, il serait dommage de l’arrêter. »


Interview de Roland Ries, candidat PS

Quelle est votre profession ?
« J’ai été professeur de français avant de fonder mon entreprise de consultant dans le secteur des transports publics. »

Quelle autre profession auriez-vous aimé exercer ?
 « J’étais assez doué en football, j’aurai aimé pouvoir en faire un métier. »

En quoi roulez-vous ?
« Si je dispose d’une voiture, je privilégie en réalité surtout les transports en commun, principalement le train, le tram et le bus. »

Quelle est votre principale qualité ?
« On loue souvent chez moi l’homme de dialogue, toujours ouvert à la concertation et à la recherche du compromis. »

Quel est votre principal défaut ?
« Parfois trop de dialogue peut nuire à la décision. »

Aimez-vous la politique ?
«  Un peu, je dois l’avouer… Sinon, croyez-moi, j’aurais fait autre chose ! »

Aimez-vous le pouvoir ?
« Ce que j’aime avant tout, c’est de faire en sorte que l’action collective que nous menons contribue à l’amélioration du sort de nos concitoyens. »

Pourriez-vous citer une preuve manifeste qui atteste que vous restez fidèle à vos convictions ?
« Mon engagement au Parti socialiste – plus de 30 ans de militantisme derrière moi – et mon attachement à la social-démocratie : j’ai toujours été un fervent partisan de la construction européenne. »

Qualifiez en un mot ou en une expression votre commune aujourd’hui ?
« Une ville où la démocratie locale manque de souffle »

Qualifiez en un mot ou en une expression votre commune dans 6 ans ?
« Le rayonnement. »

Pouvez-vous citer les trois raisons principales qui vous poussent à devenir maire de... ?
« Apporter le changement, agir sur la vie quotidienne des citoyens et rendre à ma ville ce qu’elle m’a donné. »

Quelle est, selon vous, la mesure la plus importante de votre programme ?
«  Restaurer la démocratie de proximité. »

Quel est le montant du budget de votre compte de campagne ?
«  Il sera inférieur au montant maximal autorisé qui est de 320 000 euros. »

Quelle est l'initiative la plus originale, la plus inédite de votre programme ?
« L’économie sociale et solidaire et particulièrement le développement des filières courtes d’approvisionnement alimentaire (AMAP). »

Pourriez-vous citer la mesure de votre programme favorisant le plus le développement durable ?
 « Créer de véritables éco-quartiers »

Pourriez-vous citer la mesure la plus démocratique de votre programme ?
« Un budget alloué aux Conseils de Quartiers. »

Quel est votre penseur politique préféré ?
 « Thomas More »

Quel est votre homme politique préféré ?
« Michel Rocard, pour avoir compris avant tout le monde qu’il ne saurait y avoir de véritable social-démocratie hors du cadre de l’économie de marché »

A part la votre, quelle est votre commune française préférée ?
« J’ai un faible pour la commune de mon enfance, source de mes plus beaux souvenirs : Niederlauterbach, dans le Bas-Rhin. »

Quel maire serez vous ?
« Un maire proche de ses concitoyens, ouvert au dialogue, sensible aux demandes provenant du monde associatif, respectueux de la diversité. »

Propos recueillis par Constant Kérel



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